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Philanthropie et féminisme: le potentiel des fondations

En septembre 2015, se tenait la conférence des Nations Unies. À l’issue de celle-ci, 17 objectifs sont établis, dans une optique de ralentir le dérèglement climatique, réduire les inégalités et assurer la paix d’ici 2030. Parmi eux, plusieurs relèvent de l’égalité de genre, et plus précisément de la réduction des inégalités ainsi que du plafond de verre qui sévit encore aujourd’hui. En effet, le Forum Économique Mondial estime que de nos jours, les inégalités de genre sont encore prédominantes et même en augmentation aux États-Unis. Il y a donc crucialement besoin d’un changement social drastique pour bousculer non pas une tendance mais un système basé sur le patriarcat et sur l’oppression de certains. 

Dans son essai: “Philanthropy, Social Change, and Feminism: Understanding U.S. Women’s Foundations and Funds” publié en 2020, Elizabeth Gillespie explore une dimension jusque – là peu abordée – l’émergence de fondations créés par des femmes, pour des femmes, dans le but de lutter contre un patriarcat et une domination toujours plus présente. 

Elle révèle ici, entre autre, l’existence d’un nombre important de fondations caricatives et de financement philanthropique fondées par des femmes, et nées d’une volonté féministe et de changement social, plutôt genré. Ces fondations donc, généralement sans but lucratif, et encore aujourd’hui sous estimé, seraient, d’après l’auteure une richesse pour lutter contre une hégémonie masculine et réduire les inégalités de genre. 

Alors que des doutes persistent sur la capacité de la philanthropie pour engendrer un changement sociétal dans ce milieu, Gillespie avance que les fondations de financement philanthropique féministes ont un pouvoir beaucoup trop sous-estimé. Elle développe le concept de “gender-lens philanthropy”, une philanthropie axée sur les questions de genre, dont le but ultime est d’aider les femmes.

Il suffit d’examiner le nombre de fondations solidaires créées par des femmes pour des femmes à travers l’histoire pour réaliser l’impact que ceci a eu au cours du temps. En effet, d’après Stivers (2000), les femmes aux États-Unis ont presque toujours créé des fondations pour lutter pour leurs droits et aider les plus pauvres.

Il y a donc un potentiel bien peu exploré des fondations de femmes qui luttent, à travers une structure philanthropique et sans but lucratif, pour une égalité de genre. La plupart des fondations caritatives se concentrent sur des problèmes liés à l’éducation, la santé, ou de droits humains. Beaucoup moins cependant, sont axés sur des problèmes de genre, malgré le potentiel disruptif que ceci pourrait avoir. 

Cependant, les fondations genrées sont encore soumises à beaucoup de scepticisme, majoritairement concernant leur potentiel d’action et leur capacité à lutter, par le biais du non-profit. 

Source

Gillespie, E. (2020). Philanthropy, Social Change, and Feminism: Understanding U.S. Women’s Foundations and Funds. University of Nebraska at Omaha. ProQuest Dissertations Publishing. 27742462

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